TALK N°29 - THE CRAZY ISSUE
UN TRUC DE FOU ...
UN TRUC DE FOU ...
Avez-vous remarqué à quel point le fou suscite l’admiration ? Qu’il s’agisse des skywalkers, ces ados russes marchant en équilibre sur les plus hauts immeubles, de Lady Gaga ou de personnages cultes tels qu’Iron man ou ceux de Mel Gibson dans l’Arme Fatale et Mad Max, le fou a la cote. Grâce à sa capacité à sortir du conventionnel, à diverger, il amène un peu d’étonnement et de nouveauté dans un contexte où il est devenu difficile de surprendre. À l’origine de notre dossier de société, nous nous sommes posé cette question : faut-il être nécessairement fou pour être créatif ? Einstein, Van Gogh, Mozart, Kurt Cobain, Michael Jackson, Francis Ford Coppola, Paco Rabanne… autant de personnalités de génie affectées par de réelles pathologies qui ont contribué à diffuser le mythe de la nécessaire association entre créativité débridée et folie. Cultiver l’image de l’artiste excentrique passe presque aujourd’hui pour une condition nécessaire à la reconnaissance : depuis Picasso et Dali, entre autres, à Stromae ou au groupe néerlandais Die Antwoord, on ne compte plus les artistes qui expriment ce grain de folie. Nous avons démêlé cette question avec Michel Hansenne, Professeur à la faculté de psychologie de l’Université de Liège, avec David Valentiny, directeur à ID Campus, la plateforme de l’ULg qui forme des étudiants à la créativité et l’innovation dans un contexte interdisciplinaire, et Emilie Vandermeiren, responsable de projet et coordinatrice à ID Campus.
En couverture, vous avez – probablement – été surpris par une photo bien « crazy » de Laetitia Bica, avec qui nous inaugurons notre rubrique artistique en explorant plus en profondeur les rapports entre art et folie créatrice. Le
« twist » qu’elle parvient à donner à ses photographies séduit aujourd’hui les plus grands créatifs belges avec lesquels les collaborations se multiplient. Vous découvrirez d’ailleurs une série de personnalités passées sous son objectif dont les portraits viennent bousculer notre dossier de société. Léo Caillard, photographe Français, nous a séduit avec son idée saugrenue d’habiller les chefs d’œuvres de la sculpture classique : des œuvres inestimables ayant traversé les âges se retrouvent affublées de chemises et accessoires dernier cri, leur donnant des airs de gravures de modes étonnamment contemporaines. Aussi amusant qu’intéressant. Ravshaniya nous emportera ensuite dans un univers aérien où tout lâche prise, pour le simple plaisir des yeux. Nous avons eu le privilège et le plaisir d’interviewer Arne Quinze, probablement l’artiste contemporain belge dont les installations monumentales sont les plus célèbres mondialement. Ses enchevêtrements de bois et ses monolithes couleur sang et feu ont en effet brisé la monotonie des plus grandes villes du monde, de Paris à Rio de Janeiro, en passant par Miami ou Shanghai. Sa dernière œuvre en date : une installation permanente prenant la forme d’un grand pont à Tomorrowland, sur le site du festival. Il représente la connexion entre les personnes, un pont entre leurs différences.
Côté mode, nous avons à nouveau craqué pour la dernière collection de Ben Sherman, l’occasion de nous plonger dans la Subculture anglaise. Un vent de fraîcheur caressera les pages suivantes, avec Pomellato, ces bijoux tout ronds, si appétissants qu’ils se mangent des yeux comme des macarons.
C’est peut-être dû aux festivals de cet été mais une déferlante rock a emporté nos pages musicales, avec My TVis Dead, dont on vous encourage a écouter le planant « Gravity ». Moaning Cities, dans un style encore plus psychédélique, rappelle que les valeurs de 68 et de Woodstock flottent encore dans l’esprit des rockers pur jus.
On a découvert un Tommy Lee Jones bourru mais entier, fidèle à sa pensée, pour nous présenter « The Homesman », un western, un vrai.
Parmi nos découvertes, vous pourrez lire un article consacré à Crowd’in, la plateforme belge de financement participatif soutenue par Creative Wallonia. Proche des valeurs de TALK, elle nous propose de reprendre les commandes de notre économie au travers de ce qui se veut être un réseau social où tout un chacun peut contribuer aux projets de son choix ; non seulement financièrement mais aussi de façon concrète. Avis aux porteurs de projets à la recherche de soutien.
Enfin, nous sommes heureux d’avoir mis en place une série de partenariats avec les institutions culturelles liégeoises dont vous retrouverez l’actualité en fin de volume.
Bref, un boulot de fou pour un numéro de fou, pour un plaisir qu’on espère tout aussi fou !
